Le supplément nutritionnel oral : impact en terme de compliance du patient et en terme financier lorsque celui-ci est prescrit via une prescription médicale informatisée - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Clinique.
Introduction et but de l’étude |
La dénutrition a de multiples conséquences sur l’évolution de l’état de santé des patients. Sa prévention et sa prise en charge sont donc essentiels. La prescription de suppléments nutritionnels oraux (SNO) est souvent la première étape de cette prise en charge, encore faut-il que les patients les consomment de façon régulière. Pour cela, il est essentiel de trouver des solutions pour augmenter leur compliance par rapport à leur traitement nutritionnel. De plus, ces SNO non consommés représentent un gaspillage et donc un coût important pour les hôpitaux puisque à charge de celui-ci.
Matériel et méthodes |
Nous avons cherché à déterminer si la compliance augmentait et la gaspillage diminuait lorsque les compléments étaient prescrits via la PMI (prescription médicale informatisée) et apportés par les infirmières, plutôt que via les plateaux repas, comme c’est habituellement le cas. Nous avons réalisé une étude interventionnelle prospective au sein du CHU UCL Namur sur le site Godinne, dans les unités de chirurgies digestives (unité d’intervention) et de gastroentérologie (unité témoin). La diététicienne en charge des deux unités prescrivait les SNO via la PMI dans l’unité d’intervention ; les SNO étaient alors délivrés par l’infirmière. Pour l’unité témoin, le processus de délivrance classique via le plateau repas est resté en place. Les données suivantes étaient récoltées par l’équipe investigatrice : caractéristiques générales et état nutritionnel du patient, type de SNO prescrit, délai d’administration du SNO, quantité consommée quotidiennement, raison éventuelle d’un refus. L’analyse statistique était descriptive (Excel).
Résultats et analyse statistique |
Septante-six patients ont été inclus : 26 dans le groupe témoin et 50 dans le groupe d’intervention. Les patients non dénutris de l’unité témoin présentaient une compliance de 74,8 % contre 82,9 % à l’unité d’intervention. Nous avons objectivé une compliance de 83,3 % pour les patients dénutris de l’unité témoin et 70,4 % pour ceux de l’unité d’intervention. Pour les patients dénutris sévères, la compliance à l’unité témoin était de 98 % contre 79,2 % à l’unité d’intervention. Le coût des SNO non consommés était de 6,10 euros pour l’unité témoin et 22,39 euros pour l’unité d’intervention. Le délai d’administration du SNO aux patients dénutris était inférieure de quasi deux jours dans le groupe intervention.
Conclusion |
Nous n’avons pu objectiver ni une compliance supérieure ni des coûts inférieurs dans le groupe intervention. On peut discuter l’influence de certains biais : pathologies différentes, biais lié au passage de l’équipe investigatrice pouvant influencer les comportements tant des patients que de l’équipe soignante. L’amélioration du délai entre la prescription et l’administration du SNO constitue un point positif pour une prise en charge nutritionnelle plus précoce. Enfin, cette nouvelle méthode de prescription de SNO permet une meilleure visibilité du traitement nutritionnel pour l’ensemble du personnel soignant. Une évaluation à plus grande échelle au sein de la totalité de l’hôpital pourrait être la prochaine étape.
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Vol 33 - N° 1
P. 48 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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